Le journaliste polonais Kapuscinski est un idéaliste qui défend toujours avec ferveur les causes perdues et les révolutions. Insistant auprès de l’agence de presse polonaise dont il dépend, il parvient à négocier auprès de sa hiérarchie, une mission en Angola. Or, à l’aube de son indépendance en 1975, le pays connaît un épisode de guerre civile particulièrement sanglant. Au fur et à mesure du déroulement de ce voyage suicidaire, les convictions de Kapuscinski ainsi que son rapport à ses missions changeront à jamais.

Parti journaliste de Pologne, il reviendra d’Angola, écrivain.

Partagé entre animation et prises de vues réelles, «  Another day of lif e » entrecroise récit de l’intime et page d’Histoire.

Cinéma : Another day of life
Cinéma : Another day of life

Kapuscinski décide de se rendre en Angola malgré l’extrême danger de la mission afin d’être le premier journaliste au monde à rendre compte quotidiennement du déroulement du conflit œuvrant sous pression, dans la terreur et la solitude. Chacun des déplacements effectué est un quitte ou double, l’équivalent d’une roulette russe car le simple fait de prononcer un mot de travers à un point de contrôle reviendrait à signer son arrêt de mort. En regard de la dangerosité de la mission, la motivation profonde de Kapuscinski est-elle un acte de bravoure et d’orgueil ou bien le sens aigu et extrême de son métier de reporter de guerre ?

Le film raconte comment, alors qu’il est parti pour effectuer une mission de reporter de guerre à haut risque, Kapuscinski en est revenu écrivain ; ce qui s’est passé en Angola, ce qui lui a fait arrêter le métier de journaliste pour commencer à écrire des livres et devenir l’un des grands écrivains du siècle dernier.

A travers des personnages qu’a réellement rencontrés Kapuscinski et d’autres qui sont de la pure invention des cinéastes, ceux-ci tentent de proposer une vision de l’homme en 1975 en Angola après avoir minutieusement étudié son travail, effectué de nombreuses interviews de ses amis et auprès d’autres journalistes.

La forme hybride du film (60 minutes d’animation et 20 minutes de fiction) provient du fait que dans son travail, Kapuscinski a toujours utilisé des points de vue divers et effectué des approches multidimensionnelles d’un sujet en mêlant le reportage, le fait historique, la poésie, l’allégorie.

Le choix des deux genres narratifs rejoignait ainsi sa méthode d’écriture composite.

La partie graphique de «  An another day of life  » est confondante de réalisme.

Francis Dubois


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