A Clichy, en banlieue parisienne, le désintérêt pour l’école, le risque de décrochage scolaire menacent certains élèves.

Le Principal du collège Jean Macé a décidé d’encourager la mise en place de méthodes alternatives pour les motiver et rendre le cadre scolaire plus attractif.

Le projet concerne deux classes de troisième de l’établissement : une classe rugby et une classe théâtre.

L’engagement pour les élèves mis sur le rail de ces «aventures» est double et touche à deux domaines d’activités contrastés.

Pour les uns, ce sera de tenter de participer aux championnats de France de rugby et pour les autres le défi consistera à faire honneur à la grande scène du Théâtre de Clichy.

Entre fragilité, lassitude, enthousiasme et débordements parfois, «A nous de jouer» pose la question de savoir comment changer l’école, inventer des ouvertures pour que chacun y trouve à la fois le plaisir d’acquérir des connaissances et sa bonne place.

Cinéma : A nous de jouer
Cinéma : A nous de jouer

Qu’il s’agisse d’enfants évoluant dans les secteurs géographiques réputés «difficiles» ou d’autres vivant dans des secteurs «privilégiés», dans la majorité des cas, le «public» des établissements scolaires français, quand il ne le refuse pas totalement, aspire à un système scolaire qui sortirait parfois de la rigueur pédagogique et de la stricte docilité aux programmes pour s’ouvrir à d’autres domaines.

Qu’il s’agisse, comme dans le film d’Antoine Fromental, d’une classe intéressée par le rugby ou d’élèves plus motivés par le théâtre, il est certain que dans le cadre d’une activité où la majorité est impliquée, il se produira moins de ratés et ceux qui se seront engagés dans le projet contiendront mieux des tendances à des dérapages.

Les deux activités conduites sur une année scolaire vont se solder par une réussite mitigée concernant la classe rugby et par un franc succès concernant la classe théâtre. Et l’on peut miser sur le fait qu’il restera quelque chose chez chaque adolescent d’une telle expérience.

Ces initiatives sont louables. Elles engagent tant du côté élèves que du côté adultes beaucoup de temps et d’énergie. Leur seule faiblesse c’est de rester des activités ponctuelles qui ne concernent qu’un faible nombre d’élèves d’un établissement.

La solution idéale serait dans une vraie formation des jeunes professeurs, dans l’encouragement à mettre en place un travail en équipe, des expériences d’interdisciplinarités et à l’intérieur de cette pédagogie, donner à l’élève des responsabilités, l’impliquer dans des travaux de recherche et de cette façon, à intensifier la qualité des rapports professeurs-élèves et élèves-élèves.

Le réserve qui est peut-être à faire sur l’expérience louable du collège de Clichy et en dépit de son heureuse initiative, pourrait s’adresser au Principal.

Il ne s’agit pas pour un adulte enseignant d’adopter le langage des élèves. Il me semble qu’il faut au contraire hisser les élèves vers le langage des adultes.

Francis Dubois


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