Pepino lo Cicero est un homme vieillissant. Ex tueur à gages de la Camorra, il a passé le relais à son fils qui gravit les échelons du crime organisé. Mais le jeune homme est froidement assassiné au cours d’un guet-apens. Pepino le Cicero , animé par un désir de vengeance, décide de reprendre du service, accompagné de son vieux complice, Toto le Boucher….Leurs recherches des coupables va déclencher une spirale de vengeances et de trahisons dans le milieu mafieux de Naples dans les années 70.

Cinéma : 5 est le numéro parfait
Cinéma : 5 est le numéro parfait

Plusieurs tentatives d’adaptation du roman graphique d’Igort ont été tentées. Des producteurs européens, américains ou asiatiques se sont intéressés de près au projet et l’un d’entre eux, Maco Müller, un intellectuel de niveau international, avait envisagé un film avec la collaboration de Johnny To, cinéaste chinois mais le projet n’a pas abouti. D’un projet à l’autre plusieurs années durant, Igort a pu faire le constat qu’aucun d’entre eux ne l’avait totalement satisfait et que la plupart passaient à côté des choses importantes de l’histoire.

C’est lorsque l’option des droits lui est revenue, qu’Igort a décidé, encouragé entre autres par le comédien Tony Servillo, de réaliser lui-même le film.

Tony Sevillo qui s’est imposé comme le Pepino le Cicero parfait et que grâce à lui, se sont imposées les grandes lignes du film, l’envie d’une Naples très différente des clichés entourant habituellement la ville, une Naples déserte, nocturne, sous une pluie diluvienne.

Admirateur du cinéma des italo-américains Scorcese, Coppola, de Palma, Tarentino, Igort, pour qui le réalisme n’est pas la vérité : la vérité qui se trouve dans une représentation symbolique se dit à travers l’artificiel.

« 5 est le chiffre parfait  » est l’histoire d’un homme qui se sent vieilli et auquel s’offre une autre perspective selon laquelle, à son âge, la vie peut encore réserver des surprises.

C’est l’histoire du retour sur le devant de la scène de deux petits hommes, l’histoire d’une amitié qui trouve un sursaut dans la nuit napolitaine et qui s’achèvera en pleine lumière.

Le film d’Igort nous amène loin de l’hyper réalisme des films d’action et autres thrillers. Si Pepino et Toto sont des anti-héros, Valéria Golino renouvelle l’image de la femme de malfrats, comme l’anti-femme fatale.

Sur la trame convenue d’un homme épris de vengeance qui reprend du service après des années de retraite, Igort a détourné le sujet de son déroulement attendu et écrit une aventure dans sa première partie nocturne et contemplative et qui trouve dans sa deuxième partie un souffle plus lumineux mais tout autant mené hors des sentiers battus.

Une œuvre originale, mélancolique et forte…

Francis Dubois


Bienvenue sur le blog Culture du SNES-FSU.

Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.

Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu