Caroline, une jeune mère de famille, a dû interrompre ses vacances estivales et se rendre dans un petit village du sud de la France pour s’occuper des obsèques de sa mère avec qui elle avait perdu contact depuis de nombreuses années.

Dès son arrivée, elle fait la connaissance d’une communauté villageoise accueillante et chaleureuse au centre de laquelle rayonne Pattie.

D’une nature débordante de vitalité, celle-ci lui raconte sans détours, de la façon la plus impudique et crue qui soit, ses aventures amoureuses avec les hommes de la région.

Caroline est d’autant plus déconcertée par ses confidences inattendues qu’elle est du genre inhibée, d’une pudeur maladive et que les plaisirs de la chair lui sont étrangers depuis des lustres.

Les premiers contacts avec l’humeur joyeuse et décontractée du village en pleine préparation des bals du 15 août pourraient amuser la citadine si le premier soir, en rejoignant la maison familiale, elle ne découvrait la disparition de la dépouille de sa mère.

Le capitaine de la police penche pour l’acte d’un amoureux égaré par sa douleur qui aurait procédé à un enlèvement mais il n’exclut pas non plus, l’œuvre d’un nécrophage.

Alors que Pattie prétend avoir vu la mère de Caroline au cours d’une brève apparition, se présente au village, sous la forme d’un sosie de JMG Le Clézio, un homme qui prétend être un ancien compagnon de la défunte. Est-il le nécrophage redouté ou le célèbre écrivain en personne ? Ne pourrait-il pas être, les dates concordant, le père de Caroline ?

Alors que les récits amoureux de Pattie ont fini par troubler Caroline au point qu’elle est prête à succomber au charme rude ou juvénile de certains villageois, Pattie découvre l’amour pur dans les bras du faux-vrai Le Clézio.

Cinéma : 21 nuits avec Pattie
Cinéma : 21 nuits avec Pattie

Arnaud et Jean-Marie Larrieu ont planté leur caméra dans un petit village de l’Aude et se sont inspirés pour le personnage de Pattie, d’une vraie Pattie qu’ils avaient rencontrée durant l’été 2013 dans le village de Casrans où ils ont depuis, pris leurs marques.

Au personnage très libre de Pattie, ils ont opposé celui de Caroline, jolie et très féminine, mais cadenassée par une pudeur maladive.

A partir de là ils ont multiplié les pistes narratives, celle d’une chronique villageoise plutôt réjouissante sur laquelle ils ont greffé les pistes policière et fantastique sans que le lien ne se fasse vraiment entre les différents genres, dans une trop grande disparité d’inspiration.

On dirait que » 21 nuits avec Pattie » composé de deux parties, souffre de déséquilibre, qu’il penche du côté où il serait trop chargé.

La surcharge tient peut-être à la partition qui revient à Karin Viard composée des récits érotiques de ses frasques et qu’elle débite librement sans que la comédienne n’arrive à trouver une bonne tonalité (Le problème ne serait-il pas dû au fait qu’on voit Karin Viard dans trop de prestations voisines).

Le récit qui ratisse très large n’aurait-il pas gagné à se resserrer sur l’essentiel. Il aurait pu, sans nuire, échapper à l’apparition d’un possible Le Clézio ou aux démonstrations chorégraphiques de Mathilde Monnier dans le rôle du fantôme de la mère.

Voilà qui aurait allégé l’embarcation !

Les paysages sont magnifiquement filmés et le film donne envie d’aller en villégiature dans l’adorable village, d’y rencontrer les chaleureux autochtones et de boire un verre avec eux.

L’ensemble est au final, plutôt enchanteur.

Francis Dubois


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