Durant dix jours, 11femmes de toutes générations confondues, originaires d’un même village du nord du Portugal,vont effectuer un pèlerinage de quatre cents kilomètres, à pied, jusqu’à Fatima.

Leur projet était, au départ, une suite de moments d’intense communion dans la même croyance.

Mais les dures conditions du pèlerinage, les épreuves d’endurance du voyage vont, au fil des jours, générer des conflits jusqu’à atteindre des moments de grande tension.

La grande complicité de départ envolée, la véritable personnalité de chacune des participantes va apparaître mais ne gâtera finalement pas l’essentiel de la démarche.

cinéma : 11 fois, Fatima
cinéma : 11 fois, Fatima

«  11 fois, Fatima » n’est pas un documentaire .

Pourtant le documentaire se loge dans toutes les situations, la majeure partie des événements qui constituent le récit ayant été vécues, avant le début du tournage, par les comédiennes.

Le fait qu’il s’agisse d’une fiction très documentée et que les personnages soient interprétées par des comédiennes professionnelles installe d’entrée comme une sorte de malentendu qui finit par se dissiper car tout dans ce film, de l’idée de départ à la conception du récit jusqu’à l’évolution des rapports entre les protagonistes et des atmosphères et à l’installation des conflits de personnes semblaient se prêter à la le forme documentaire et peut-être moins à celle d’une fiction.

Le film de Joao Canijo débute par un long plan sur l’une des protagonistes, un moment intense qui souligne l’effort physique auquel ont été soumises les comédiennes au fil des jours et des routes.

Refusant l’artificiel et renonçant à toute forme de sophistication, toutes se sont laissées complètement immerger, l’effort physique à fournir se confondant avec le sacerdoce, la réalisation d’une quête spirituelle qui reste le sujet de «  11 fois, Fatima » .

Les participantes à ce pèlerinage apparaissent comme des héroïnes modernes qui incarnent tous les stades de la féminité.

Au départ du projet, le réalisateur voulait réaliser un film dont les personnages seraient des femmes contraintes de vivre ensemble pendant plusieurs jours, vingt quatre heures sur vingt quatre.

En faisant le choix d’un pèlerinage comme prétexte de narration et une épreuve physique d’endurance éprouvante nerveusement, il allait forcément exposer le sujet de la religion à une impasse.

Il souhaitait sans doute mettre en rivalité dans le récit la difficulté à laquelle sont soumis les rapports humains dans des conditions de promiscuité (ici à l’intérieur d’un groupe de femmes) et la ferveur, la force de la croyance.

Si «  11 fois, Fatima  » hésite entre plusieurs pistes de réflexion, il est en tous cas un intéressant catalogue de portraits de femmes et un regard sur une mixité générationnelle.

A voir.

Francis Dubois


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