La nouvelle création d’Emmanuel Gat, chorégraphe israélien installé en France depuis 2007, s’appuie sur la célèbre chanson Suzanne de Léonard Cohen, interprétée par Nina Simone lors d’un concert au Philharmonic Hall de New York en 1969. Suzanne c’est aussi le nom du centre de danse et de théâtre à Tel Aviv où le chorégraphe a fait ses débuts, monté sa troupe et travaillé de longues années. Cette pièce apparaît comme un souvenir de ce passé qui reste très présent dans ses créations et un chant d’amour aux jeunes danseurs israéliens qui ont pris la succession.
En écho aux variations de Nina Simone sur la chanson de Léonard Cohen, le groupe des huit jeunes danseurs se compose et se décompose en propositions simultanées. Soulignés par les éclairages des duos se forment, laissant les bords dans la pénombre, tandis que s’élève la voix de Nina Simone parlant d’une amie disparue ou de la fierté noire. Puis un danseur s’évanouit dans l’ombre, regagnant le collectif qui s’inscrit ensuite au centre de la scène. Les pas glissent, les bras s’arrondissent, chacun est là, au centre ou en périphérie, en groupe, en duos ou seul, dans un tourbillon hypnotique au son de la voix chaude et déchirée de Nina Simone chantant Suzanne.
Micheline Rousselet
Spectacle vu dans le cadre de Séquence Danse Paris 2023 au Centquatre-Paris, 5 rue Curial, 75019 Paris – le festival se poursuit avec de nombreuses compagnies jusqu’au 17 mai – www.104.fr – Réservations : 01 53 35 50 00 ou billetterie@104.fr
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