
20 ans après leur rupture, Alceste, le misanthrope devenu cardinal, débarque chez Célimène, épouse d’un bourgeois et mère de 4 enfants. Jacques Rampal, en 1992, imagine leur rencontre. Qu’est-ce qui pousse Alceste à se rendre chez Célimène ? Quel est ce danger imminent dont elle serait menacée ?
Datant de 1992, le texte reste brûlant d’actualité. Alceste a trouvé dans la religion une carrière pour sa posture morale d’exigence de sincérité. Il y a quelque chose d’infiniment tragique lorsque le misanthrope devenu cardinal, désormais armé par la religion, s’en prend de nouveau à celle qu’il aime au prétexte de la protéger. Leur rencontre tourne à la confrontation : Le jeu implacable de Robert Plagnol rend compte de la terreur que peut inspirer le personnage, amant ou tortionnaire ? Célimène est restée une femme brillante et qui pense, qui comme autrefois saisit vite les failles des autres. Le jeu tout en souplesse d’Amélie Gonin, illustre la force de celle qui plie mais ne rompt pas.
La mise en scène de Frédérique Lazarini pose un divan au milieu de la scène, comme une métaphore de l’exploration des âmes qui va se jouer devant nous. La couleur dominante est le rouge, du cardinal, de la passion, du sang ?
Marianne Grissolange Leguen
Jusqu’au 7 décembre à 21h du mercredi au samedi, à 18h le dimanche – Le Lucernaire, 53 rue Notre Dame des Champs, 75006 Paris – Réservation : 01 45 44 57 34 ou www.lucernaire.fr.
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