
Cet été, l’Institut du monde arabe propose deux expositions à la teneur très différente, mais toute aussi passionnante.
Jusqu’au 2 novembre, « Trésors sauvés de Gaza – 5000 ans d’histoire ». En 2007, 527 oeuvres appartenant à l’Autorité palestinienne se retrouvent bloquées à Genève. L’IMA en expose 130, issues de fouilles franco-palestiniennes, qui couvrent une période allant de l’âge du bronze à l’ère ottomane. Bijoux, amphores, statuettes, etc. La célèbre mosaïque byzantine d’Abu Baraqeh est impressionante.
Dès l’Antiquité, Gaza a été un carrefour culturel et commercial important. Cela explique le nombre considérable de sites historiques, témoins du riche passé de cet oasis coincé entre mer et désert. Si l’histoire de Gaza a connu son lot d’invasions, de massacres, de guerres, il y a eu aussi, et jusqu’à l’époque des croisades, des périodes de paix et de prospérité, où les communautés religieuses chrétiennes, juives et musulmanes cohabitaient en bonne intelligence.
La dernière salle montre la cartographie des bombardements israéliens actuels, accompagnée par un recensement des dernières découvertes archéologiques. Il aborde les questions relatives au patrimoine en temps de guerre, et particulièrement à Gaza où plus des deux tiers du bâti est détruit. Un génocide ne tue pas que des êtres humains, il s’attaque aussi à la culture et à la civilisation. L’exemple de la destruction de l’importante mosquée Al-‘Umari, dont il ne reste plus que le minaret, est significatif.
Tout autre thème avec l’exposition consacrée au « Mystère Cleopâtre », jusqu’au 11 janvier. Au-delà des aspects historiques du règne de la dernière reine-pharaon de l’Egypte antique, de son action politique et diplomatique remarquable, l’exposition s’intéresse au mythe. Autour de son personnage se sont forgées une légende noire (alimentée par les historiens romains du règne de son rival Auguste), puis une figure universelle, associant passion et mort, volupté et cruauté, richesse et guerre, politique et féminisme. On retrouve cela dans la peinture (il faut aimer le côté ringard de la peinture romantique du 19ème siècle, celle de Rixens – photo – et Cabanel…), la littérature, dans le théâtre, le cinéma, la BD. Tous ces aspects sont évoqués. Les costumes de Monica Bellucci pour « Asterix et Cléopâtre » ne manqueront pas de plaire aux jeunes…. Cela étant, ils sont magnifiques, tout comme la robe Dior présentée juste à côté.

L’IMA propose aussi, dans ses collections permanentes une intéressante exposition sur la calligraphie et une série de photos sur le Liban.
A noter également que la langue arabe étant la langue invitée du Festival d’Avignon, l’IMA y est présent.
Sylvie Chardon
Institut du monde arabe – 1 rue des fossés Saint Bernard – Paris 5ème – https://www.imarabe.org/fr
Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.
Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu