La Chine d’antan n’est plus… Et la cruauté de son pouvoir impérial ? Ne pas oublier cependant que dans le cas de la cruelle princesse Turandot, il s’agissait de se venger sur ses prétendants du féminicide de son ancêtre Lou-ling, princesse de Pékin. D’actualité certes, mais se venger n’est pas rendre justice. Juger est plus grand, plus édifiant. L’Opéra Grand Avignon a choisi cette année l’œuvre de Puccini créée le 25 avril 1926 à la Scala de Milan pour bâtir son opéra participatif annuel. C’est désormais une tradition de janvier que de proposer au public avignonnais de participer à un opéra depuis la salle.     

Le concept vise à faire découvrir les codes de l’opéra grâce à une participation active du public, en lui donnant ainsi l’occasion de chanter en direct depuis la salle, lors des représentations. Sept chants participatifs dont un chant-signe sont au programme et des ateliers lyriques d’apprentissage sont proposés gratuitement dans les jours et heures qui précédent le spectacle. Durant celui-ci, tous ceux qui le veulent, ayant participé aux stages ou non, pourront chanter avec l’orchestre ces parties en suivant des surtitres distingués en rouge, le chef d’orchestre se tournant alors vers la salle légèrement rééclairée pour diriger et encourager le public… En soi, ce geste est un moment d’une charge symbolique forte.    

En plus de la nécessité de raccourcir l’œuvre et de la traduire, le projet réclame une adaptation. Celle d’Andréa Bernard consistant à situer le drame dans la section chinoise d’un musée est d’une grande pertinence car que désirons-nous le plus, devant certains tableaux qui nous fascinent, que d’y entrer et de vivre la scène ? Ainsi l’intrigue et les joutes d’énigmes entre Turandot et Calaf deviennent un imaginaire assumé et la leçon de l’œuvre faisant de l’amour une puissance de salut s’en trouve sublimée.    

La direction musicale de l’Orchestre national Avignon-Provence est confiée à Nicola Simoni. Les décors sobres d’Alberto Beltrame offrent une surface de projection idéale aux personnages habillés à la chinoise mais sans fioritures par Elena Beccaro. Giulia Tornarolli assure la chorégraphie.  La chanteuse moldave Diana Axentii sera Turandot, Julien Ségol jouera Timur et Jérémie Schütz, Calaf. Dans le rôle de Liù, Aurélie Jarjaye. Quant à Ping, Pang et Pong, ils seront respectivement interprétés par Samuel Namotte, Laurent Deleuil et Yoann Le Lan.  

Une Coproduction Opéra Grand Avignon, Opéra de Rouen Normandie et Teatro Sociale di Como-AsLiCo Éditions Casa Ricordi – Milan.

Venez découvrir et participer !

Jean-Pierre Haddad 

Opéra Grand Avignon, Place de l’Horloge, 84000 Avignon. Samedi 18 et dimanche 19 janvier 2025 à 16h. 

Ateliers d’apprentissage des chants Samedi 4 janvier 2025 de 15h à 17h Samedi 11 janvier 2025 de 15h à 17h Samedi 18 janvier 2025 de 14h30 à 15h30 Dimanche 19 janvier 2025 de 14h30 à 15h30. Informations et réservations : https://www.operagrandavignon.fr/turandot-enigmes-au-musee-dapres-puccini

Bienvenue sur le blog Culture du SNES-FSU.

Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.

Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu