A l’origine, nous sommes sous le Directoire, cette période de brève accalmie politique suivant la Révolution française et la Terreur. Mais un événement pourrait bien faire regretter les canonnades aux habitants du quartier des Halles de Paris : Clairette, fille de la redoutable Madame Angot, va se marier ! Cette dernière a en effet mauvaise réputation, elle passe pour une poissarde au caractère bien trempé ! Faut-il alors craindre une déclinaison au féminin du fameux proverbe sur la mimétique intergénérationnel : « telle mère, telle fille » ? Peut-on oser espérer que la demoiselle se comportera en fiancée respectable ?

Bouillonnante, irrévérencieuse, idéaliste et déterminée, la jeunesse a de tous temps été un symbole de régénération politique et sociale. Ce brillant tableau d’une époque marquée par l’incertitude, conçu peu de temps après une autre glorieuse et sombre page de l’Histoire de France – celle de la Commune de Paris et de sa répression sanglante – ne déroge pas à la règle, et magnifie sans concession les rêves de liberté de la nouvelle génération et son rejet des conventions. C’est sans doute ce qui souffla au metteur en scène Richard Brunel l’idée de proposer une adaptation historique du livret situant l’intrigue en plein Mai 68. Mouvement de balancier allant de 1872 à 1789 et revenant à 1968, trois dates structurantes pour la conscience politique populaire de notre pays !

Cet opéra-comique en trois actes de Charles Lecoq (1832-1918), livret de Clairville, Paul Siraudin et Victor Koning fut créé le 4 décembre 1872 au Théâtre des Fantaisies Parisiennes de Bruxelles. Digne héritier de Jacques Offenbach, le compositeur signe avec La Fille de Madame Angot une partition virtuose de gaieté et de malice. À travers une galerie de personnages pittoresques, il dresse un portrait éclatant d’un Paris populaire duquel il était lui-même issu, offrant une toile de fond radieuse aux aventures de son espiègle héroïne. Bien plus qu’un simple divertissement, une ode à l’espoir et au renouveau.

La direction musicale de l’œuvre est confiée à Chloé Dufresne, une cheffe d’orchestre talentueuse qui a remporté des prix et des engagements prestigieux trois ans seulement après avoir obtenu son diplôme de l’Académie Sibelius. Pour la saison 24-25, elle est artiste associée de l’Orchestre national de Bretagne.

Le personnage historique de Mademoiselle Lange, actrice et « Merveilleuse » sous le Directoire, sera interprétée par la mezzo-soprano Valentine Lemercier et Clairette, fille de Madame Angot, par la soprano québécoise Hélène Guilmette, chanteuse au timbre lumineux. Enguerrand de Hys, ténor reconnu pour l’élégance de son chant et la sûreté de sa technique chantera le rôle de Pomponnet, perruquier amoureux de Clairette et Ange Pitou, chansonnier de l’époque qui ne laisse pas Clairette indifférente, sera interprété par le baryton Philippe Nicolas Martin.

Orchestre national Avignon-Provence. Chœur de l’Opéra Grand Avignon. Production du Théâtre national de l’Opéra-Comique et coproduction Opéra National de Lyon, Opéra Nice Côte d’Azur, Opéra Grand Avignon et Palazzetto Bru Zane.

Jean-Pierre Haddad

Opéra Grand Avignon, Place de l’Horloge, 84000 Avignon. Vendredi 27 décembre 2024 à 20h00 ; Dimanche 29 décembre 2024 à 14h30 ; Mardi 31 décembre 2024 à 20h00.

Informations et réservations : https://www.operagrandavignon.fr/la-fille-de-madame-angot-lecocq

PROLOGUE : Vendredi 27 décembre 2024 à 19h15, salle des Préludes – Opéra Dimanche 29 décembre 2024 à 13h45, salle des Préludes – Opéra Mardi 31 décembre 45 mn avant les représentations, l’Opéra Grand Avignon propose un éclairage sur le spectacle auquel vous assistez. Entrée libre sur présentation du billet du spectacle

IMMERSION DANS LES COULISSES DE L’OPÉRA : Vendredi 27 décembre à 18h45 et dimanche 29 décembre 2024 à 13h15 – A l’occasion de deux représentations de La Fille de Madame Angot, nous proposons à sept spectateurs de vivre en direct les coulisses du spectacle Informations et inscriptions auprès d’aurore.marchand@grandavignon.fr – 06 78 82 79 92

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