L’action pourrait se passer dans n’importe quel pays anglo-saxon, peut-être ailleurs n’étaient les procédures judiciaires différentes. Le contexte, politique, économique, social n’est pas nécessaire pour ce drame familial qui se joue quasiment à guichets fermés. John Wainwright est un spécialiste de ces intrigues intimes comme dans son roman le plus connu « A table », devenue « Garde à vue » pour le film adaptée par Claude Miller.
La famille d’un comptable apparemment sans histoire cherche à comprendre les raisons de sa condamnation pour meurtre sans qu’il ne fasse appel au grand dam de son avocat qui croit, à juste raison, à son innocence. S’ensuit une galerie de portraits. De son épouse dont on ne distingue pas les raisons de son mariage, de ses enfants, de son amoureuse cachée qui mène véritablement l’enquête, de sa fille et, finalement de ce comptable victime et bourreau, coupable malgré tout. « Les trois meurtres de William Drevert » s’expliqueront par l’absence de choix clairs de cet homme jamais présent mais qui se dessine au fur et à mesure, en creux, dans le relief contrasté de ses familles.
Très bien mené même si le style, la description de l’environnement apparaissent un peu surannés, comme des photos un peu vieillies, le lecteur se laisse prendre. La fin, un peu attendue, révèle des lâchetés quotidiennes qui peuvent provoquer des drames.
Nicolas Béniès
« Les trois meurtres de William Drevert », John Wainwright, traduit par Clément Baude, 10/18
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