Crée en 1959, le Nederlands Dans Theater est une des plus grandes compagnies européennes où s’illustrèrent Jiri Kylián, Paul Lightfoot et Sol León. Présent en 1969 à l’ouverture du théâtre de la Ville, il est symbolique qu’il y revienne en 2023, pour sa réouverture après de si longs travaux. Le programme présenté cet automne associe les pulsations hypnotiques de Gai Behar et Sharon Eyal, ancienne danseuse et chorégraphe de la Batsheva Dance Company, dans Jackie, aux souples harmonies zen de Tao Ye dans 15.
Les deux programmes ont en commun une danse à l’unisson. Pour 15, les quinze danseurs, hommes et femmes vêtus d’un large pantalon jupe noir, forment un triangle. Comme des variations autour d’un thème, sur la musique de Xiao Ye, les bras se balancent avec énergie, les pieds frappent le sol avant que les danseurs ne s’allongent bras en croix comme des oiseaux figés en plein vol. Une énergie intérieure semble animer les corps.
Pour Jackie la création sonore de Ori Lichtik, sur une musique de Ryuichi Sakamoto emplit l’air de pulsations. Là encore les seize danseurs dansent à l’unisson et le mouvement semble perpétuel, mais Sharon Eyal introduit des touches d’humour dans cet ensemble. La danse classique est revisitée avec des jambes prises de tremblements exacerbés ou bien un danseur ou deux se détachent, mains sur les oreilles, ou dans une pose sculpturale. Les costumes (crées par la chorégraphe) soulignent la beauté des corps en donnant l’illusion de la nudité. Comme dans 15, ilsgomment les différences sexuelles.
Un programme où la virtuosité des danseurs se fond dans l’énergie du groupe.
Micheline Rousselet
Jusqu’au 21 octobre au Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, 2 Place du Châtelet, 75004 Paris – à 20h – Réservations : 01 42 74 22 77 ou theatredelaville-paris.com
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