Anne Lise Heimburger met en scène Elsa Agnès qui est aussi l’autrice de la pièce. Le texte lui a été inspiré par la lecture de Kathy Acker, poétesse, romancière, essayiste et militante féministe américaine.
Elsa Agnès est tour à tour Opale, Alcibine, Ambre, Arceline, … Tel un caméléon, elle se glisse dans la peau de toutes ces femmes dont elle raconte les vies réelles et fantasmées dans un flot de paroles ininterrompues. De ville en ville, de pays en pays, elle devient garçon manqué en révolte contre la société, femme entretenue, fermière…
Cette cavale existentielle se déroule dans un décor fait d’ immenses boîtes de tissus dans lesquelles elle évolue en changeant de peau pour mieux s’y fondre. C’est une très belle idée de la metteuse en scène et de la scénographe Sylvia Costa qui ont fait de ce cadre un véritable partenaire de jeu, écrin dans lequel elle évolue. Pour mieux souligner son envie d’ailleurs, Elsa Agnès se fait machiniste en changeant les décors dans lesquels elle se pare à vue de nouveaux costumes.Elle est non seulement le caméléon qui se fond dans son milieu pour mieux se protéger de la médiocrité mais elle invente ses vies dans un bouillonnement volcanique incessant.
La bande sonore créée par Adrian Bourget aidé par Eve Risser à la composition musicale et Jeanne-Saran Deledicq à la préparation vocale est à l’image des vies inventées par Elsa Agnès : à la fois réaliste (sons de camion, bruits d’oiseaux, orages, chansons à la mode…) et fruit de l’humeur et des désirs des différentes figures féminines.
Ce spectacle est une véritable performance d’Elsa Agnès sans aucun temps mort.
Frédérique Moujart
Jusqu’au 23 avril à 20h30, dimanche à 15h30, relâche le lundi au Théâtre du Rond-Point, 2 bis avenue Franklin Roosevelt, Paris 9ème – réservation : 01 44 95 98 21 ou theatredurondpoint.fr
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