Claire Michael ne cache pas, pour son deuxième album, « Mystical Way », son obédience coltranienne tout en sachant ne pas copier. Elle cherche sa propre voie, mystique si l’on en croit le titre. Elle reprend « A love supreme », Composition célèbre de John Coltrane, thème tellement simple, une prière, que la tentation est grande de la jouer sans changement. Son arrangement laisse intact le « gospel », la référence religieuse, tout en proposant une nouvelle lecture. Jean-Michel Vallet, piano, claviers, Fender Rhodes, Zaza Desiderio, batterie, percussions, Patrick Chartol, basses, Hermon Mehari, trompette, forment un groupe soudé qui donne du poids à chacune des compositions.

Un voyage original, agrémenté d’une étape en un « standard », Stella by Starlight, pour conserver la tradition du jazz tout en la transformant. Un son de saxophone rempli d’émotions, de ferveur qui reste dans l’oreille et appelle d’autres rencontres, d’autres musiques qui habitent notre temps. Un arrière fond de pandémie s’agite dans toutes ces compositions – de la plume de la saxophoniste mais aussi du pianiste, du pianiste et du batteur – pour faire du confinement un souvenir vivant rempli d’un mélange étrange de passé et d’avenir, de mort et de vivant. Terminer par « Rien n’est trop beau » et « L’instant du bonheur », après avoir invoqué le soleil, la lumière, l’oiseau, est un acte de foi qu’elle nous invite à partager.

Claire Michael fait la démonstration qu’elle est une saxophoniste qui sait où elle va, qui s’impose comme une voix de notre présent.

Nicolas Béniès

« Mystical Way », Claire Michael, SPPF/UVM distribution


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