Un guitariste, un contrebassiste, un guitariste-chanteur et deux chanteuses nous emmènent sur les pas des grandes figures du jazz, Django Rheinhardt, Miles Davis, Duke Ellington, Charlie Parker, Lester Young, Dave Brubeck et bien d’autres encore. Sur des standards, ces musiciens, qui sont aussi comédiens, font swinguer les mots, en français, les tourneboulent et jouent avec les sonorités. Les textes sont drôles et croustillants, les jupes virevoltent comme les mots, les chanteuses primesautières et légères scatent ou imitent la trompette. On entend Minor swing de Django Rheinhardt « en mode déprime », la recette de la paella sur le Concerto d’Aranjuez de Miles Davis, et quand le contrebassiste a le blues, il nous le dit. C’est joyeux, inventif, insolent, drôle, virtuose et spirituel.
Voulant sortir le jazz de la case musique savante et élitiste où certains ont voulu l’enfermer, Bruno Buijtenhuijs, guitariste, chanteur et comédien a donc assorti ces mélodies, souvent connues, de textes très drôles en jouant avec et sur les mots. Il s’est entouré de deux instrumentistes qui, sourire en coin, l’accompagnent joyeusement, le guitariste Geoffroy Boizard, spécialiste du jazz manouche et le contrebassiste Franck Richard, fondateur du « Hot swing quartet », qui vient d’obtenir le Grand prix du Hot Club de France. À leurs côtés Julie Costanza, compositrice de Odyssée, qui a eu le trophée de la comédie musicale jeune public en 2022, et Rachel Pignot que l’on a pu voir récemment dans de nombreux spectacles musicaux. Avec leurs large jupes froncées et colorées très années 50, elles se font complices ou chamailleuses, chantent, scatent, jouent avec les mots, se lancent dans des exercices virtuoses de virelangue et laissent les spectateurs épanouis.
Un spectacle qui fait du bien en ce moment et dont on sort sourire aux lèvres en chantonnant.
Micheline Rousselet
Jusqu’au 30 janvier les lundis à 21h à l’Essaïon, 6 rue Pierreau Lard, 75004 Paris – réservations : 01 42 78 46 42 ou www.essaion.com
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