M.J. Arlidge écrit une série qui met en scène Helen Grace, cheffe d’une escouade de la police de Southampton. La solidarité de son équipe a été mise à mal. Helen a été accusée à tort et sort juste de 9 mois de prison. Les traces sont sensibles. Faisant office de commissaire, elle est confrontée à une série de meurtres apparemment sans lien entre eux.
L’enquête se transforme vite en un portrait d’adolescente en butte, à cause de son père alcoolique, au harcèlement de ses camarades. C’est aussi une immersion dans cette classe moyenne déclassée qui ne sait plus quelle est sa place dans cette société fortement marquée par les effets des politiques néo libérales, de baisse des dépenses sociales.
« A la folie, pas du tout » – le titre original « Love me not » est plus explicite – fait exploser les secrets de famille qui semble toucher toutes les familles, celle d’Helen ne fait pas exception. Une découpe au scalpel de cette société totalement bouleversée par les coups de massue de Thatcher d’abord et des gouvernements qui ont suivi.
La paranoïa tient sa place comme la vengeance – même si les cibles ne sont pas les bonnes – qui provoquent le besoin de reconnaissance. « Aimez-moi » sinon « suppliez-moi » pourrait raisonner le fonctionnement de la société.
Des personnages attachants qui évitent tout manichéisme.
Nicolas Béniès
« A la folie, pas du tout », M.J. Arlidge, traduit par Séverine Quelet, 10/18
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