L’arrivée de la pandémie a fait prendre conscience au plus grand nombre de l’état alarmant de l’hôpital public. Ajoutée au triste état de nombre d’EPHADs, la question du vieillissement de la population est devenue inquiétante pour tous ceux qui voient vieillir leurs proches. Les travailleurs sociaux, les soignants, mais aussi les aidants, souvent laissés seuls face aux difficultés, se voient contraints de bricoler des solutions dans l’urgence. Ils rejoignent tous ceux que le monde des entreprises malmène.
C’est en partant d’enquêtes sur le monde du travail auprès de différents types de travailleurs que Karim Hammiche a eu l’idée d’une fiction qui évoquerait à la fois les traumatismes nés du travail et les questions que pose la mort imminente d’un proche. Il a fait appel à Leïla Anis, pour coécrire cette fiction avec lui.
Jean est journaliste. Appelé en urgence par un hôpital, il se trouve obligé de prendre en charge son père, Georges, avec qui il avait rompu les ponts depuis quinze ans. Sa fille, Gabrielle infirmière urgentiste à l’hôpital public apprend la nouvelle et rejoint son père. Elle aussi n’a pas vu son grand-père depuis longtemps. Des conflits naissent car leurs points de vue sur l’attitude à adopter face à cet homme en fin de vie diffèrent. Intervient enfin Paul, voisin et ami de Georges, seul à s’occuper de lui depuis que, à la suite d’un bouleversement dans sa vie, il est arrivé dans le village.
Dans un espace scénique très simple, une table et quelques chaises, les trois acteurs (Leila Anis, Éric Charon et David Seigneur (en alternance avec Stéphane Brel) vont nous emmener du jardin de la maison de Georges à une émission de radio où Jean est interrogé sur son métier de journaliste de guerre, de Beyrouth en guerre au bureau d’un infirmier.
En s’attachant à ce que les personnages nous révèlent de leur parcours de vie, on arrive tout naturellement à des questions qui touchent à la filiation, aux ruptures familiales mais aussi à la façon de les réparer, aux choix, ou plus souvent à l’absence de choix, pour la prise en charge des parents en fin de vie, mais aussi à la place du travail qui parfois dévore la vie des individus.
Micheline Rousselet
Du 7 au 29 juillet à Avignon au 11 – le 30 septembre et le 1er octobre à la Salle Jean-Favre de Langres (52)
Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.
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