Daniel Erdmann, saxophoniste ténor, et Christophe Maguet, batteur, se sont trouvés. Un miracle assez rare qu’il faut souligner. Le couple dans le jazz est une nécessité pour faire éclore le talent de l’un et de l’autre. Tous deux compositeurs, ils se partagent les thèmes de cet album, « Pronto », une indication de la musique entendue. En compagnie de Hélène Labarrière, contrebassiste au son rond, chaud et sauvage et de Bruno Angelini, pianiste capable de comprendre toutes les nuances, toutes les audaces, le quartet sait s’étendre dans les paysages conçus par Ornette Coleman et surtout Dewey Redman, un musiciens qui sert de référence à beaucoup d’instrumentistes d’aujourd’hui ne voulant pas fouler les mêmes territoires que les tenants d’un post modernisme de bon aloi par les temps qui courent. Des mélodies simples aux rythmes entrecroisés pour dérouter en permettant d’entrer dans d’autres univers. Réminiscences, mémoires parlent, se répondent sans craindre d’évoquer Coltrane ou Albert Ayler.
Une musique qui sait aussi jouer avec nos souvenirs pour continuer l’aventure du jazz sous toutes ses formes et toutes ses existences. « Pronto », entrer dans ces mondes.
Nicolas Béniès
« Pronto », Mélodie en sous-sol/L’Autre Distribution
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