Il serait possible de résumer le conte de Tim Winton à son titre : « La cavale de Jaxie Clackton », si l’on prend « cavale » comme une course vers un ailleurs non défini, vers la possibilité de quitter les habits désormais trop petits de l’adolescence pour en enfiler d’autres, différents. Pour faire éclore l’homme, il est nécessaire de passer par des expériences, une sorte de parcours d’un combattant qui ne voudrait plus combattre, des rencontres et se confronter à l’inconnu. Jaxie, dans un premier temps, fuira. Un père qui le bat plus souvent qu’à son tour, une mère morte de n’avoir pu l’aimer, un bourg trop marqué par l’héritage imbécile des conventions et de la morale puritaine. Il fuit loin de la « civilisation » pour vivre, dans sa mémoire, son histoire et son amour.

Un début lent qui laisse douter de la suite de l’histoire pour arriver à un parcours initiatique via un personnage rêvé ou réel, prêtre défroqué, habitant près d’un lac de sel, et là le récit prend à la gorge. La violence de la « civilisation » n’est jamais loin aussi loin que le paysage le laisse à penser. L’Australie dans ses trésors secrètement gardés des environs sauvages de Perth, la ville de naissance de l’auteur.

Nicolas Béniès

« La cavale de Jaxie Clackton », Tim Winton, traduit par Jean Esch, La Noire/Gallimard


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