Que vient donc faire le peintre belge surréaliste dans cette histoire ? Le spécialiste des visages en forme de chapeau, de trou, ou qui n’arrivent pas à se rapprocher séparés et unis, l’utilisateur de la dialectique et de la psychanalyse freudienne sert-il de fil directeur ? Toni Coppers se sert de sa connaissance du peintre pour faire surgir des liens étranges entre l’assassin et l’enquêteur.

Alex Berger est ravagé, au fin fond de la dépression, alcoolique et dialogue avec la morte, sa femme assassinée lors d’une virée à Paris le… 13 novembre 2015. A ce moment, il interrogeait John Novak coupable présumé de ces nouveaux meurtres de vielles femmes entre Paris et Bruxelles.

La manière dont Berger se sert de Novak pour sortir de sa propre mort est l’objet essentiel de ce « thriller ». Il fait porter sur ce coupable qui signe « Ceci n’est pas un suicide », toutes ses tares, toutes ses interrogations, une sorte de « transfert » sur le psychanalyste à la figure de tueur, lui-même victime d’un tableau de Magritte qui lui révèle les raisons de son mal-être.

On marche, on courre même. La fin n’a pas plus d’importance que le début, seul compte le mouvement, celui de deux êtres à la recherche d’un semblant de justice dans un monde qui l’ignore et plus encore les ignore.

Nicolas Béniès

« L’affaire Magritte », Toni Coppers traduit du néerlandais par Charles de Trazegnies, Editions diagonale


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