Si je voulais vous faire peur, je commencerais en qualifiant cette musique des trois compères, Serge Lazarevitch, guitares, Ben Sluijs, saxophone alto et flûte alto, Teun Verbruggen, batterie, de free-jazz. Ne tournez pas les talons. « Still Three, still free » est un album étrange réalisé par un trio qui ne l’est pas moins. Les influences revendiquées passent allègrement de Thelonious Monk et Ornette Coleman, mystère et joie mêlées, à György Ligety et François Couperin, modernité et tradition arborées. Leurs conversations improvisées peuvent appeler des musiques d’autres mondes, les leurs, et même des musiques dites du monde pour emmêler leurs souvenirs et les nôtres en traçant un chemin de traverse qui pourrait devenir fréquenté. Sans fureur, ces trois-là veulent donner au monde la fraternité qui lui manque en réunissant toutes les cultures dans le creuset d’un jazz qui pour être libre est aussi simple que notre univers semble compliqué.
Superbe.
Nicolas Béniès
« Still Three, Still Free, Lazarevitch, Sluijs, Verbruggen », Rat Records, www.ratrecords.biz
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