Au milieu de notre société où tout est marchand, où le déroulement du temps s’affole et où on ne connaît plus son voisin, il existe les lieux de gratuité et de rencontre où demeure un reste d’humanité et où on lutte contre l’inégalité et la violence sociale, la marginalisation des laissés pour compte.
C’est (entre autres) à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil que se déroulent des actions chaleureuses pédagogiques et invisibles…
Alors qu’il assistait à un atelier de conversation à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil où des personnes étrangères échangeaient sur des thèmes choisis, Alain Guillou a découvert qu’il existait dans cette bibliothèque des activités nombreuses et diverses qui se déroulaient en toute discrétion.
Il propose alors à Philippe Worms avec lequel il a déjà travaillé, de monter un projet de film autour des différentes expériences.
Les bibliothèques comme la bibliothèque de Montreuil deviennent des lieux de vie où on lutte contre l’indignité, l’invisibilité sociale, économique et culturelle et toutes sortes de discrimination.
Il s’agit pour ces établissements de donner une place à des individus étrangers, de les valoriser en mettant en valeur leur histoire, les richesses de leur propre culture.
La bibliothèque fait alors un vrai travail de lien social mais une question se pose. Une bibliothèque est un établissement qui a ses limites en personnel, en encadrement.
Jusqu’où aller dans ce travail face à un public nombreux et très varié en âge.
Comment mener de front et de la meilleure façon l’encadrement de la lecture, sa vocation première, des ateliers d’écriture pour jeunes, des accueils pour de l’aide aux devoirs, l’organisation des cours de français pour migrants, des présentations de films avec discussion ou débats, l’accueil d’intervenants extérieurs, d’artistes de tout crin…
Sans compter les plus démunis qui fréquentent la bibliothèque pour se tenir au chaud ou pour trouver de la compagnie, des partenaires de jeux ou d’échanges.
« Chut » porte un regard valorisant et optimiste sur la banlieue sans jamais céder à l’angélisme.
Le film ne comporte aucun commentaire et remet à la place qu’il devrait conserver, le service public, la gratuité des services et un encadrement formé, inventif et attentif à chacun.
Alain Guillon et Frédéric Worms ont filmé à l’intérieur de la bibliothèque pendant une année par périodes pour constater qu’y disparaissent les différences sociales et que ces démarches ouvrent la route au partage, à la solidarité, à la fraternité.et à l’accueil le plus chaleureux possible.
A voir absolument pour découvrir…
Francis Dubois
Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.
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