Il y a dix ans Jean-Claude Gallotta avait proposé à Alain Bashung un spectacle à partir de l’album célèbre de Serge Gainsbourg, L’homme à tête de chou. Tous deux avaient commencé à travailler sur la mise en scène, les musiques additionnelles, le choix des musiciens. Mais Bashung commençait à être malade. Il a su qu’il ne pourrait pas être sur scène, mais il a souhaité que le projet aille à son terme après sa mort. C’est à partir de la maquette que Bashung avait enregistré avec Denis Clavaizolle que L’homme à tête de chou a été crée en 2009 au Théâtre du Rond-Point.

Jean-Claude Gallotta l’a repris au printemps de Bourges en 2019 et le spectacle revient au Rond-point cet automne, un peu semblable et pourtant différent car le chorégraphe a opéré quelques retouches et les danseurs ont changé (seuls quatre étaient dans le spectacle initial).
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L’homme à tête de chou c’est l’histoire d’un journaliste travaillant dans un journal à scandale, « une feuille de chou » qui tombe follement amoureux d’une shampouineuse. Mais au jeu de l’érotisme, c’est elle qui mène la danse. Un soir il la trouve entre deux hommes nus, la suit tandis qu’elle vagabonde de pénis en pénis comme Tarzan s’élançant de liane en liane. Crises de jalousie, insultes, menaces, accablé il tue Marilou à coups d’extincteur, cache son cadavre sous la neige carbonique. Mais Marilou le hante et l’asile psychiatrique l’attend.

Un fauteuil à roulettes, celui qui aurait dû permettre à Bashung de se déplacer sur la scène, rappelle discrètement qu’il n’est plus là, sauf par la maquette qui avait été enregistrée. Il récite avec aisance et sa voix chaude se fait déchirante sur Ma Lou Marilou. Les douze danseurs eux sont bien là, en jean et chemises, en robes colorées, en slips et soutien-gorge noirs. Marilou est nue avant que le blanc de l’hôpital psychiatrique n’envahisse tous les corps. Les danseurs sont impeccables, les pas de deux alternent avec des moments où tous dansent ensembles, emportés dans un tourbillon. Ils brûlent, comme portés par le désir, ils sautent aériens et légers, s’enlacent, les bras cherchent à s’accrocher et à retenir, les filles attrapent les hommes par la braguette, les hommes ont la main dans le slip. C’est un amour très sexe qui s’offre sur scène. Le feu du désir emporte la raison.
Micheline Rousselet

Du mardi au samedi à 18h30, le dimanche 29 septembre à 15h

Théâtre du Rond-Point
2 bis avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris
Réservations (partenariat Réduc’snes tarifs réduits aux syndiqués Snes mais sur réservation impérative) : 01 44 95 98 21


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