Pierre Perdrix est la capitaine de gendarmerie d’une petite ville de l’est de la France. Il coulait des jours calmes auprès de sa brigade jusqu’à ce qu’arrive dans sa vie l’impétueuse et insaisissable Juliette Webb.

Il est obligé de la mettre en garde à vue puisque, se servant de l’arme qu’elle lui a subtilisée, elle a tiré sur un homme à l’occasion du vol de sa voiture par un naturiste appartenant à un groupe d’adeptes de la nudité retranchés dans un bois des environs.

Suivant son instinct et obéissant à la logique particulière qui est la sienne, elle va semer le désir et le désordre dans son univers et dans celui de sa famille, obligeant chacun à se repositionner, à redéfinir ses frontières et à se mette enfin à vivre…

Cinéma : Perdrix
Cinéma : Perdrix

On voit très bien le film qu’Erwan Le Duc a voulu réaliser. Il apparaît en « sous-double » de ce que l’on voit, comme une sorte d’ébauche de ce qu’il aurait dû être.

Le personnage de Perdrix ne convainc vraiment ni dans l’exercice de ses fonctions ni dans sa passion amoureuse et moins encore dans le tourbillon de situations abracadabrantes où il est censé être emporté. Le parfait interprète de «  Petit paysan  » ou d’ «  Ainsi soit-il  », le film de François Ozon, paraît ici comme déplumé, frêle et désemparé.

Le personnage déclencheur de Juliette Webb n’est jamais la tornade annoncée. La délicieuse Maud Wyler n’est pas en cause mais c’est son personnage, sans doute victime de ce qu’il devrait être, beaucoup plus sage qu’espiègle, qui pêche par faiblesse.

Tout ce qui chez le personnage devrait nous soulever de notre fauteuil n’est qu’un pâle fantôme de comédie. Et cela jusqu’à la robe qu’on lui a choisie pour paraître déjantée et qui n’est qu’une tenue de jeune fille sage.

Les personnages secondaires sont à l’avenant. En mère animatrice d’un courrier du cœur local et tornade à ses heures, Fanny Ardant semble avoir du mal à passer la frontière qui mène à la comédie et même au lyrisme, quand on lui fait dire un monologue censé être pathétique.

Nicolas Maury n’y arrive pas plus et il faut attendre le personnage de l’adjoint au capitaine, Michel Smicer pour qu’Alexandre Steiger nous donne le ton qu’aurait dû entretenir de bout en bout le film d’Erwan Le Duc.

Sans aucun effet, par sa seule présence, ce comédien trop absent de nos écrans, parvient à ce « point de comédie » dont on a l’impression que le metteur en scène a cherché en vain à trouver, dans son écriture, dans le montage des séquences et surtout dans le guidage des comédiens.

On aurait tellement aimé aimer…

Francis Dubois


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