Georges, un quadragénaire élégant, fait l’acquisition d’un blouson de daim à franges et tombe sous le charme de son nouveau vêtement. Ensemble, ils ont un très vite un projet commun, celui, par n’importe quel moyen, de détruire le plus grand nombre possible de blousons jusqu’à rester le seul.

Quentin Dupieux voulait dépasser les limites du film fou, le genre cinématographique où il s’était jusque là cantonné pour filmer la folie. « Steak  », «  Rubber  » ou «  Au poste  ! » étaient des films « dingues » par les personnages. Ici, le folie de Georges s’inscrit dans la réalité. Ce qui fait dire à Quentin Dupieux que «  Le daim » est son premier film réaliste.

cinéma : Le daim
cinéma : Le daim

Le film ne donne aucune indication sur Georges et sur son passé dont il fait un individu sorti de nulle part. D’entrée de film, le personnage n’offre de lui que ce qu’on en voit, un homme au volant de sa voiture finissant son voyage sur les petites routes en lacets qui vont le conduire dans un lieu improbable où il est attendu par un vieil homme qui va lui offrir en prime de l’achat du blouson, un caméscope, objet qui donnera à Georges l’idée de se présenter dorénavant comme un cinéaste en repérage.

Dorénavant, Georges, amoureux de sa nouvelle acquisition, va s’attarder dans la région et dans l’hôtel où il prend une chambre, va rencontrer en la jeune personne qui tient le bar, une ancienne monteuse de film reconvertie dans des petits boulots d’occasion.

Denise accepte de monter les images réalisées au fur et à mesure d’un tournage anarchique dont l’amateurisme saute aux yeux.

Parallèlement au tournage, Georges a pris la décision que son blouson à franges sera le seul blouson au monde et que tous les autres seront détruits au prix de quelques crimes commis.

Pendant que Georges réalise ses forfaits, Denise qui n’est pas dupe de la supercherie du faux cinéaste, entretient d’autres projets.

Le film de Quentin Dupieux, avec la complicité de ses interprètes, Jean Dujardin et surtout Adèle Haenel, est l’œuvre d’un potache assumé dont la fantaisie, échevelée, riche des ses invraisemblances, joue sur une totale absence de limites narratives.

Récit en roue libre ou au contraire totalement maîtrisé, peu importe si ce moment de cinéma nous procure du plaisir.

Jean Dujardin est un Georges ambigu et espiègle et il a pour lui donner la réplique une actrice de toutes les situations qui, de film en film, nous livre toute la gamme de son jeu et dont on espère qu’elle ne cessera jamais de nous surprendre.

Un film clin d’œil où il paraît important de ne voir que ce qu’il nous montre car c’est là tout son charme et son intérêt.

Francis Dubois


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