Hugo Corbin, guitariste et compositeur, a décidé, dans « Inner Roads », d’explorer ces voies sans entrées que sont les routes internes, celles fréquentées les jours et nuits où dominent le sentiment d’un voyage dans un espace temps indéterminé, un voyage souvent périlleux dont les bornes n’existent pas.
Il est en bonne compagnie. Marc Buronfosse, bassiste, tresse l’assise rythmique pour permettre aux trois autres de contempler les images d’un temple dévasté tout en se faisant entendre, en solo, un son plein et rond. Adrien Sanchez, saxophone ténor, évoque à la fois Coltrane – bien sur – tout autant que Jan Garbarek pour donner la réplique à la guitare et lui permettre de restituer des images venant d’autres lieux. Enfin Srdjan Ivanovic, percussionniste plus que batteur, apporte le complément qui fait la différence pour inviter l’auditeur aux rêves, à imaginer des images issues de l’esthétique ECM – revendiquée par le compositeur – tout autant que des musiques qui agitent le cinéma pour faire vivre, dans une autre dimension, les vues sur l’écran.
Le quartet sait que l’équation à réaliser se traduit par 4=1=2=3, et il est proche de la réaliser. Juste une remarque. En construisant l’album, il faudrait prévoir des surprises. Un thème qui rompt brutalement avec le précédent par exemple, pour éviter la sensation d’atmosphères apparemment trop semblables.
A découvrir.
Nicolas Béniès .
« Inner Roads », Hugo Corbin, Absilone/Cool Label, rens : www.lecoolectif.org
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