Toute nouvellement affectée au service politique de France 2, Astrid Mezmorian se voit propulsée par sa hiérarchie au poste de celle qui sera chargée de suivre la première campagne pour l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron.

Deux mois de marathon, de tension, de décisions à prendre au pied levé, d’épreuves au quotidien et des défis à la montre dont la jeune journaliste s’acquitte avec efficacité, parfois à sa propre surprise.

Si «  Première campagne  » suit du point de vue de la jeune journaliste, les différentes étapes de la campagne du candidat Macron, le film qui ne prend jamais parti, reste à bonne distance des ses options politiques. Jamais il n’apparaît comme un candidat de sensibilité de gauche et à peine comme celui qui sauvera le pays de l’extrême droite.

cinéma : première campagne
cinéma : première campagne

Emmanuel Macron apparaît comme un prétexte à la fabrication du film, le centre du sujet revenant au personnage d’Astrid Mezmorian au moment où celle-ci doit faire ses preuves comme journaliste politique en période intense, improviser de nouvelles stratègies et éviter de commettre la moindre erreur qui pourrait lui être fatale..

« Première campagne » pourrait être l’histoire d’une équilibriste sans filet, d’un torero novice lâché

pour la première fois dans l’arène face à un taureau de corrida.

Audrey Gordon et Astrid Mezmorian se sont connues sur les bancs de Sciences-po où celle qui allait se diriger vers le documentaire avait déjà vu en l’autre, très tôt, en même temps qu’un personnage de cinéma, une jeune femme chargée de beaucoup d’énergie, désarmante de spontanéité et authentique en toutes circonstances.

Astrid Mezmorian a été envoyée pour couvrir le premier meeting de Macron moins pour ses qualités que parce que le sujet n’intéressait personne.

Cette mission qui revenait à Astrid a été le déclic pour Audrey Gordon qui s’est, dès ce moment-là intéressée à la campagne et à qui est venue l’idée de s’y plonger en suivant la jeune journaliste dans sa mission quasi improvisée.

L’originalité du projet réside dans le fait qu’Astrid Mezmorian et Emmanuel Macron entraient dans une campagne présidentielle en même temps.

Une rencontre avec Nathalie Saint-Cricq, la directrice du service politique de France 2 allait être un second déclic au moment du départ d’Astrid Mezmorian pour Toulon où Emmanuel Macron faisait un de ses premiers meetings.

Le film d’Audrey Gordon est un récit d’apprentissage que confirment les séquences de travail avec Nathalie Saint-Cricq, celle où Astrid Mezmorian interroge son père ou les moments avec son cameraman, reporter de guerre sur lequel elle s’appuie beaucoup.

Voilà un film passionnant plus sur l’engagement d’une journaliste politique débutante, ses premiers pas sur un terrain glissant et qui a la finesse d’intention de laisser au second plan le personnage du candidat quand bien même il s’appelle Emmanuel Macron.

Francis Dubois


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