« Das Kapital » – un titre déjà pris mais pas en musique – est un trio de joyeux perturbateurs. Edward Perraud, batteur et créateur d’environnements, Hasse Poulsen, guitariste capable de toutes les sonorités de l’acoustique à l’électrique et Daniel Erdmann, saxophoniste ténor dans la lignée de Coltrane évidemment tout en creusant les chemins de toutes les mémoires arrivent à ne faire qu’un tout en restant eux-mêmes. Leur dernier opus a un titre qui pourrait faire penser à la mobilisation des « gilets jaunes » : « Vive la France », pour reprendre quelques airs du répertoire, classique, jazz ou variété et les transformer en du « Das Kapital ». Ils sont loin du divertissement. Proches, plutôt, d’une réflexion à la fois musicale et philosophique pour interroger un monde déjà mort et proposer des alternatives vitales.
Partir de « Pavane pour une infante défunte », un thème de Ravel, souvent repris par les musicien-ne-s jazz sous le titre « The Lamp is low », pour arriver à « La mer » de Charles Trenet fait le preuve d’un curieux parcours tout en distance et ironie.
La révolte, dans ce présent étrange, n’a plus vraiment droit de cité. La musique de ce trio vient réhabiliter cette nécessité, en lien avec celle de la création, pour offrir d’autres manières d’entendre, d’autres voies pour renouer avec le passé et le transcender vers des avenirs possibles.
Nicolas Béniès.
« Vive la France », Das Kapital, Label Bleu, L’autre distribution.
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