Pour David Sheff, son fils Nicolas représente la parfaite réussite. Jeune homme vif et cultivé, étudiant brillant, il est promis à un bel avenir. Cela, jusqu’au jour où le monde s’effondre quand son père découvre que Nicolas consomme de la drogue depuis l’âge de 12 ans. Dans un premier temps, consommateur occasionnel, il est par la suite devenu accro à la méthamphétamine.

Face à ce fils qu’il chérissait et qui soudain lui apparaît comme un parfait étranger, David Sheff va tenter tout ce qui est possible pour le sauver et cela jusqu’à se mettre lui-même en danger.

Cinéma : My beautyful boy
Cinéma : My beautyful boy

Tiré du best-seller éponyme de David Sheff et du récit de son fils Nicolas, le fils montre comment l’addiction à une drogue peut détruire à la fois la vie de son utilisateur mais également celle de ses proches.

Félix Van Groemengen a été impressionné à la lecture des récits autobiographiques de David Sheff et de Nicolas et très vite, en dépit des difficultés qu’il pressentait, le projet d’en faire un film s’est imposé à lui.

Mais les deux ouvrages allaient-ils pouvoir constituer, en les mêlant l’un à l’autre, un scénario équilibré, le père et le fils y donnant leurs points de vue respectifs sur le difficile combat engagé contre l’addiction de Nic, une lutte douloureuse mais qui ne devait pas se limiter à la noirceur des situations ?

Et le film a ceci de saisissant qu’il sait introduire dans un quotidien bouleversant, les moments de joie, d’innocence et d’amour qui ponctuellement relèguent au second plan ceux d’opposition, de conflit, de rupture….

Le film de Félix Van Groemengen est adapté de deux mémoires à travers lesquelles se retracent plus de dix ans de la vie d’une famille et si le sentiment de souffrance domine, véhiculé par le constat d’impuissance à remédier au mal, il peut laisser la place qui convient à l’espoir et à l’optimisme même s’ils sont souvent bafoués par les rechutes de Nic ou les moments de découragement de David.

«  My beautiful boy  » est tout à la fois un récit épique et profondément intime. C’est le récit d’une relation d’une force exceptionnelle jouant sur les deux personnages du fils et du père mais à l’intérieur duquel les personnages secondaires, qu’il s’agisse de la mère de Nic, la nouvelle épouse de David ou les jeunes enfants nés de cette union prennent toute la place, subissant à des niveaux différents le conte-coup de l’addiction de Nic à la drogue, la menace et l’insécurité qui en découlent.

Une œuvre forte auquel le seul reproche qu’on pourrait faire est qu’elle est irréprochable, un peu parfaite dans la démonstration. La distribution est d’une grande qualité .

Francis Dubois


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