Arturo est le propriétaire d’une galerie d’art de Buenos Aires qui a longtemps représenté Renzo, un peintre loufoque et tourmenté qui traverse une mauvaise passe. Leur relation est faite à la fois d’hostilité et de haine mutuelles.
Un jour Renzo est victime d’un accident de la circulation à la suite duquel il perd la mémoire.
A partir de là, Arturo élabore un plan machiavélique qui les fera revenir l’un et l’autre sur le devant de la scène artistique….

cinéma : Un coup de maître
cinéma : Un coup de maître

Le film de Gaston Duprat traite de façon à la fois drôle et grinçante de l’imposture dans le monde de l’art. A commencer par les personnages des deux protagonistes, le propriétaire de la galerie qui cache un être sans scrupules derrière charme et bonhomie et Renzo qui cesse d’apparaître comme un artiste candide quand il acceptera de se compromettre dans un plan malhonnête.

« Un coup de maître  » est un film complexe : un thriller situé dans le milieu de l’art contemporain qui traite de l’infiltration de la malhonnêteté et du calcul pervers dans un domaine qu’on dépeint habituellement comme empreint de sincérité, plus soucieux de création artistique que d’intérêt financier.

L’histoire est racontée à la fois sous la forme d’un flashback et d’un récit au présent.

Si d’entrée, Arturo se présente comme un assassin, c’est pour mettre le spectateur sur une fausse piste et lui faire se demander tout au long du film quand et qui il va tuer.

Mais tout dans «  Un coup de maître  » concourt à faire du film une comédie plutôt qu’une réflexion sur le monde artistique et ses possibles dérives.

Les personnages dont on pourrait dire que l’un est un optimiste et l’autre un pessimiste sont avant tout, par une certaine candeur qui les caractérise à différents degrés. des demi malfaiteurs.

L’opportunité d’une supercherie s’est présentée à eux plutôt qu’ils ne l’ont préméditée. D’une certaine façon, ils se retrouvent, par un concours de circonstances, devant le fait accompli et en état de vivre l’un et l’autre la vie dont ils rêvaient : Arturo dans l’opulence et Renzo dans un contexte paisible favorable à la création. Et personne n’est ainsi le dindon de la farce de l’histoire.
Le milieu de l’art avec sa part de superficialité est décrit à gros traits qui, jusque dans les détails, ajoutent à la comédie. Ainsi, aux côtés de la grande prêtresse de l’art pictural, Arturo apparaît comme un être de petite taille dont elle ne pourrait faire qu’une bouchée. Et le grain de sable dans le rouage prend l’apparence d’un personnage en marge de l’histoire qui lui est presque extérieur.

Il y a quelque chose de jubilatoire dans cette histoire de supercherie et ceci poussé à l’extrême jusque dans une conclusion morale qui est une sorte de clin d’œil.

Les deux comédiens sont savoureux et «  Un coup de maître » est à ajouter à la liste des bons films qui nous viennent d’Argentine….

Francis Dubois


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