« Re » – son diminutif – nous quittée cette année en plein mois d’août (le 16 exactement), elle qui n’a jamais voulu passer inaperçue, un comble. Frémeaux et associés a publié ce début d’anthologie reprenant un premier enregistrement de gospels réalisés dans l’église de son père, le révérend C.L. Franklin, « Songs of Faith ». Elle a, alors, 14 ans et son père n’hésite pas à l’exploiter. Elle subit l’influence de la compagne du révérend, Clara Ward.
Suivront trois albums réalisés chez Columbia sous l’égide de John Hammond qui l’avait « découverte ». Albums jazz, avec le pianiste Ray Bryant puis avec un mini orchestre dont les participants sont restés inconnus. Elle n’est pas encore la « Re » qu’on connaît. Il faudra attendre son passage chez « Atlantic » sous l’égide de Ahmed Ertegun et Jerry Wexler, le producteur et découvreur de talents, pour qu’elle devienne « The Queen of Soul ».
Elle chante les standards du jazz plus à l’aise qu’on ne l’a dit mais pas encore dans la force de tous ses moyens. Quelque chose de Dinah Washington dans la manière d’aborder les thèmes sans le swing qui caractérise Dinah. Elle fait partie intégrante des mondes du gospel plus que du jazz. Mais ce passage lui permet de faire ses classes. Intéressant d’entendre sa personnalité s’affirmer notamment dans tous les thèmes liés plus ou moins au blues et au rock.
Un coffret de deux CD pour faire connaissance avec Aretha Franklin. Ce n’est pas le meilleur de sa production assurément, seulement les années d’apprentissage.
Nicolas Béniès
« The Indispensable Aretha Franklin, Intégrale 1956-1962 », présenté par Bruno Blum, Frémeaux et associés.
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