Au début de l’été, Jens se présente dans un village luxembourgeois à la recherche d’une embauche pour un emploi saisonnier. Mais les moissons ont déjà commencé et partout les effectifs sont au complet. Cependant le maire du village se montre complaisant et le recommande à un propriétaire terrien qui finit par le recruter.
Bien qu’il inspire de la méfiance à la communauté villageoise, il se comporte en travailleur efficace et exemplaire et très vite s’attire la sympathie de Lucy, la fille du maire, une jeune femme facile à conquérir qui élève seule un garçon de sept-huit ans.
Au bout d’un moment, par son comportement, Jens force la sympathie de tous et petit à petit, s’intègre au village qui se montre de moins en moins méfiant à son égard et finit par l’adopter
Mais bientôt, le ciel se charge et ce qui apparaissait limpide, se trouble de mystère et de questionnements.
Qui de Jens ou des habitants du village a le plus à craindre de l’autre et qui, de l’un ou des autres a le plus à cacher ?
« Gutland » est un récit linéaire. La trame n’est pas neuve de l’étranger qui se présente dans la communauté fermée d’une bourgade à la recherche d’un refuge pour se se mette à l’abri d’un passé lourd, chargé de secrets et de complices avec qui il a commis un délit dont il sait qu’ils sont à sa recherche.
Dans sa première partie, le film se limite à introduire le personnage de Jens dans un village luxembourgeois dont la population a toutes les raisons de se méfier d’un individu en tous points très différent d’eux et qui a l’apparence d’ un vagabond.
L’amorce d’une chance d’intégration se fait pourtant très vite avec deux éléments, la sympathie immédiate que lui témoigne le maire du village et l’attirance qu’il opère sur Lucy dont il devient très vite l’amant.
Mais on s’interroge autant sur les raisons de la sympathie spontanée du maire pour l’étranger qu’à propos de la rapidité avec laquelle Lucy l’invite dans son lit.
Puis on oublie ces questions inutiles pour suivre Jens dans les différentes étapes de son adoption par les habitants du village jusqu’à ce qu’il devienne un personnage central et cela, jusqu’à donner une coloration nouvelle à l’ambiance des soirées et réunions rituelles.
Le troisième époque de « Gutland » s’ouvre avec l’apparition d’un des trois complices du hold-up auquel il a participé.
On comprend dès lors qu’un puzzle narratif est à constituer alors que s’installe un suspens.
Comment Jens va-t-il pouvoir se tirer des griffes de ses acolytes teigneux, et leur restituer leur part du butin qu’on l’a vu enterrer dans la forêt au début du film.
La belle histoire qu’a vécue Jens va-t-elle prendre fin tragiquement ? Ses erreurs vont-elles entraîner Lucy dans une chute fatale ?
Comment vont réagir les villageois quand ils auront eu confirmation que Jens était bien le redoutable vagabond qu’ils avaient pressenti ?
« Gutland » est un film à l’ancienne au meilleur sens du terme. L’histoire de Jens, Lucy et des villageois se déroule de façon linéaire et les atmosphères se chargent tout au long de dangers qui resserrent la trame du récit et maintiennent en haleine. La mise au jour des mystères qui flottaient sur le village se révèle surprenante.
L’atmosphère villageoise est saisissante.
Francis Dubois
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