Le jeune cow-boy Brady, étoile montante du rodéo, apprend, à la suite d’un accident de cheval, qu’il ne pourra plus monter et que les compétitions où il brillait lui seront dorénavant et définitivement interdites. De retour chez lui, privé des entraînements et des compétitions, Brady doit trouver d’autres raisons de vivre.
Dans ses efforts pour reprendre en main son existence, il se lance à la recherche d’une nouvelle identité et tente de définir ce qu’est un homme privé de son unique passion, au cœur de l’Amérique.
En 2013, sur le tournage de son premier long métrage, «Les chansons que mes frères m’ont apprises» , Chloé Zhao rencontre un groupe de cow-boys. Malgré leur teint clair, certains parmi eux sont nés et ont grandi dans une Réserve et de cette façon, sont à la fois des sioux et d’authentiques cow-boys. Des cow-boys indiens, un terme qui semble sonner comme une contradiction américaine.
Plus tard, en 2015, lors d’une visite dans une Réserve, la réalisatrice rencontre un cow-boy lakota âgé de vingt ans, nommé Brady. Dresseur de chevaux sauvages, il vit en homme de la terre, chasse depuis sa monture, pèche dans les eaux de White River et pour le reste de son temps, dresse des chevaux sauvages jusqu’à ce qu’ils soient aptes à la vente.
Impressionnée par la personnalité et le charisme de Brady, Chloé Zhao rassemble aussitôt, autour de lui, des idées qui pourraient nourrir l’écriture d’un scénario.
A la suite d’une chute de cheval qui a failli lui coûter la vie et après plusieurs jours de coma, Brady vit aujourd’hui avec une plaque de métal dans la tête et souffre de séquelles dues à un grave traumatisme crânien.
Dans un premier temps, Chloé Zhao a accompagné les réflexions de Brady qui tournaient autour du fait que dans la même situation que la sienne, un cheval aurait été sacrifié, alors que lui, en tant qu’humain, a été prolongé.
Entre-temps le scénario avait fait son chemin autour du personnage et face à Brady privé de sa passion, elle a décidé de le choisir comme l’interprète de son personnage et de l’entourer pour le reste de la distribution, de sa famille, de ses amis et de tous ceux qui constituaient son entourage professionnel.
Avec une telle distribution, «The Rider» , confondant de vérité et de réalisme, frôlerait presque le documentaire si de cette version fictionalisée des personnages, ne se dégageait à la fois la rudesse du milieu du rodéo et une émotion à chaque instant palpable.
A travers le «voyage» de Brady, tant à l’écran que dans la vie, le film s’efforce d’explorer la culture de la masculinité et d’offrir une image plus nuancée que celle qu’on en a en tête du cow-boy américain classique.
Il propose également un portrait fidèle, authentique, du cœur de l’Amérique, rocailleux, aride et de toute beauté.
Passionnant! Saisissant !
Francis Dubois
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