Boston a été marquée, dans les années 1950, par l’étrangleur de Boston. Cet artisan tuait les femmes dans leur appartement. Présenté comme schizophrène, il a fini sa vie en hôpital psychiatrique. Tony Curtis, dans le film qui porte ce titre, en a donné une composition saisissante.
Cette atmosphère se retrouve dans « Les morsures du froid », premier roman de Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy, qui décrit Boston comme la ville corrompue qu’elle était en cet hiver 1951. Dante Cooper est un héroïnomane qui essaie de lutter contre ses démons pour retrouver l’assassin de la sœur de sa femme défunte, retrouvée morte dans une plaque de verglas à Dorchester, un des quartiers de la ville. Une enquête qui participe de sa rédemption. Il transporte un sentiment de culpabilité, celui d’être responsable de la mort de sa femme et de sa trahison avec la sœur justement. Il fait appel à son copain, Cal O’Brien, ancien flic et responsable d’une firme chargée de la sécurité, des vigiles en quelque sorte. Ce temps de 1951 est celui de la récession. Les entreprises ferment et Cal a de moins en moins de clients. Il souffre d’une ancienne blessure à la jambe et boit autant que Dante se drogue. Lui aussi a besoin de se prouver qu’il sert à quelque chose. Un sentiment qui justifie toutes les méthodes d’un justicier autoproclamé.
Les deux auteurs savent mener leur monde. On marche, on courre même à suivre ces deux énergumènes qui ne font pas dans le détail. La ville, ses quartiers, sa police sont aussi des protagonistes de cette intrigue qui nous plonge dans les coulisses de cette ville américaine considérée trop souvent comme collet monté. Ne ratez pas ces détectives d’un type nouveau.
Nicolas Béniès
« Les morsures du froid », Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy, traduit par Isabelle Maillet, 10/18
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