Jean d’Aillon a eu une idée qu’il faut bien qualifier d’intelligente : se servir des intrigues de Conan Doyle et les projetter en plein 15e siècle, en 1422 par exemple, pour ce recueil de nouvelles qui se déroule pendant la guerre de 100 ans entre Armagnac et Bourguignon. Paris souffre de la disette et presque de la famine. Rien ne va plus. Dans ce contexte qui a vu Jeanne d’Arc faire couronner Charles VII, puis sa condamnation comme « sorcière » par l’évêque Cauchon, des intrigues se nouent. Peu de traces dans les histoires du temps mais suffisantes pour susciter l’imagination de l’auteur capable de « coller » les enquêtes de Sherlock Holmes.
« Les exploits d’Edward Holmes », un recueil de trois nouvelles, et de son ami Gower Watson, permettront de dessiner des complots pour asseoir le pouvoir de Charles VII, de jeter une lumière crue sur la corruption des clercs d’Église et sur la noblesse elle-même. Holmes est ici un clerc qui s’ennuie, comme Sherlock et cherche des distractions, Watson un archer qui n’arrive pas à suivre les méandres de la pensée de son ami… Habitants du Paris bizarre de ce temps qui ne connaît pas les frontières mais plutôt les luttes de pouvoir des familles régnantes, ils essaient de survivre et de sauver le peu qui peut être sauvé.
Si vous connaissez les aventures de Sherlock Holmes et du bon docteur Watson, l’intrigue vous fera un clin d’œil sans que l’essentiel en souffre : une plongée dans ces temps reculés pour éviter de parler des « 1000 ans de la nation française ».
Nicolas Béniès
« Les exploits d’Edward Holmes », Jean d’Aillon, Grands détectives/10/18.
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