Philippe dirige une caserne de pompiers dans le sud de la France. L’été est caniculaire et les feux de forêt se multiplient, d’origine accidentelle ou criminelle…

C’est alors que les membres de la brigade sont appelés sur tous les fronts qu’arrive Bénédicte. Elle est adjudant-chef et c’est une fonceuse capable, en audace, courage et esprit d’initiative, de se mesurer aux hommes.

Le fait qu’elle ait le même grade que Xavier, une grande gueule friand de blagues sexistes, et une faute qu’elle commet lors de sa première intervention vont compliquer l’atmosphère à l’intérieur du groupe des hommes du feu.

Dans ce contexte de tension vont bientôt naître des conflits et des rivalités que Philippe va s’efforcer de calmer. Ce sera d’autant plus difficile pour lui qu’il lui est difficile de dissimuler la sympathie qu’il a pour Bénédicte….

Cinéma : Les hommes du feu
Cinéma : Les hommes du feu

En 2012, l’incendie déclenché par un adolescent de quatorze ans, qui avait détruit quatre cents hectares de forêt dans la région de Plan d’Orgon, avait marqué les esprits et interrogé sur les motivations profondes des incendies volontaires provoqués par des enfants.

Ce redoutable fait divers avait fait écho chez Pierre Jolivet au souvenir d’un incendie dont il avait été témoin au cours de vacances et face auquel des personnes qui avaient été évacuées de leur maisons se trouvaient dans un état de fascination.

Ces événements l’ont fait se pencher sur un métier sur lequel il ne s’était jamais spécialement interrogé, celui de pompier, et il a dès lors éprouvé le besoin d’approcher les hommes du feu et de se pencher sur ce qu’était leur vie au quotidien.

L’idée de réaliser un film sur le sujet était dès lors lancée.

«Les hommes du feu» tient de la chronique et la valeur documentaire du film prend souvent le pas sur le fil d’une fiction assez ténu.

Le récit, soucieux de rendre hommage à une profession dévouée et généreuse, consiste à suivre principalement les hommes dans leurs activités quotidiennes et Pierre Jolivet s’y montre soucieux d’être au plus près du réel.

Son désir de montrer tous les différents types d’intervention qui attendent les pompiers, le plus souvent dans l’urgence, représente à la fois la force et les faiblesses de son film.

La force réside dans les images, l’utilisation d’une caméra à l’épaule très «physique» qui donne une ampleur et une indiscutable beauté à la réalisation. Les scènes d’incendie sont spectaculaires mais la caméra, dans les moments intenses, ne néglige pas pour autant les visages. Dans les gestes, les moments de bravoure, la détermination à accomplir jusqu’au bout la mission quelque soit l’engagement et le danger qui menacent est présente.

Les faiblesses résident dans le fait que le scénario ne voulant négliger aucun type d’intervention de la brigade, aboutit à une sorte de catalogue d’actes de bravoure. On y voit les pompiers lutter contre les incendies de forêt, intervenir pour un accident de la route, pratiquer un accouchement en urgence, stopper des incendies de voitures dans une banlieue hostile, voler au secours de personnes en détresse…

Les hommes du feu sont présentés dans le cadre de leur travail comme des êtres voués à un engagement total, à une disponibilité sans faille, qui fonctionnent à l’adrénaline de façon quasi addictive, mais qui redeviennent, dans le cadre de leur quotidien intime, des hommes et des femmes comme tout le monde avec leurs faiblesses, leurs lâchetés…

Pierre Jolivet s’est laissé emporter par son admiration pour les hommes du feu au détriment d’un fil narratif trop ténu.

Mais le film n’est pas pour autant sans qualité et il sait tenir le spectateur en haleine par des scènes de bravoure saisissantes…

Francis Dubois


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