Le nom de cet orchestre dévoile son projet, « Vintage orchestra ». Le premier album était un hommage à Thad Jones. Un hommage bienvenu. Thad n’était pas seulement un grand trompettiste, un des plus fins et intelligents de son temps – la notoriété de Miles Davis a laissé l’ombre s’écraser sur lui – mais aussi un compositeur et un arrangeur de talent. Le « Vintage » nous a laissés sans nouvelles depuis 8 ans. Diable ! Ce deuxième opus se veut rappeler la capacité de Thad à arranger pour Joe Williams d’un côté et pour Ruth Jones de l’autre, respectivement en 1966 et 1968. D’où le titre et le sous-titre : « Smack Dab in the Middle, the vocal side of Thad Jones ».
Un pari difficile à relever. Comment ne pas copier et garder la fraîcheur des arrangements de Thad ? Quels vocalistes choisir ? Il faut que je vous dise : je souffre d’un handicap. Je connais ces deux albums et les ai beaucoup écoutés. Les arrangeurs du Vintage ont fait un travail remarquable. L’inquiétante familiarité est au rendez-vous. On connaît sans reconnaître vraiment. La seule critique porte sur Walter Ricci. Il ne semble pas à l’aise avec ce grand orchestre. Il faut un « shouter », un crieur, qui rentre dans le lard de l’orchestre et de l’auditeur. Il me semble trop en retrait par rapport à Joe Williams, force de la nature. Denise King est un peu plus à l’aise…
Le résultat est une petite réussite malgré ma critique. Cet album donne envie d’aller écouter Thad Jones et de rendre grâce à ces musiciens qui ont construit cet orchestre sous la direction de Dominique Mandin. Une plongée dans cette musique est une plongée dans un bain de joie sans limite…
Nicolas Béniès.
« Smack in the Middle », The vocal side of Thad Jones » ; Vintage Orchestra, Gaya Music/Socadisc
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