Afin de pouvoir épouser une riche héritière innocente, l’incorrigible séducteur Bois d’Enghien doit se débarrasser de sa maîtresse particulièrement éprise, Lucette Gauthier, une chanteuse de café-concert.

Incapable de rompre frontalement, il fait preuve de lâcheté et les mensonges qui s’ensuivent vont l’entraîner dans des situations inextricables et le confronter à une pléiade de personnages aussi cocasses que décalés.

Théâtre : un fil à la patte
Théâtre : un fil à la patte

On retrouve toujours avec un sentiment partagé le théâtre de Georges Feydeau.

On est impatient de replonger dans cet univers bondissant de placards et de portes qui claquent. Mais on peut également être tenaillé par la crainte d’une mise en scène attendue.

Les codes du vaudeville peuvent être la porte ouverte à l’imagination et à l’inventivité. Ils peuvent tout autant cadenasser une mise en scène et cantonner les comédiens à des démonstrations factices.

C’est un peu de cette façon que débute «  Le fil à la patte  » d’Anthony Magnier sur le plateau du Théâtre 14, avec un sur-jeu des comédiens qui respecte un peu sagement les codes habituels du vaudeville.

Mais c’est au bout d’une petite demi-heure que tout à coup le spectacle passe à la vitesse supérieure, éclate et s’emballe, comme s’il était pris d’une sorte de folie et que le texte de la pièce n’est plus qu’un prétexte à une mise en scène comme une vague déferlante.

Et dès lors, plus rien ne viendra freiner cet emballement assorti d’un foisonnement d’idées de mise en scène et de jeu.

Anthony Magnier a eu la bonne idée de déborder les codes du vaudeville, d’aller bien au-delà des limites du carcan des conventions. Les idées fusent, les facéties se multiplient, tout comme les bondissements et rebondissements et c’est dans cette démesure, dans ce remue-ménage très maîtrisé, que le spectacle trouve un rythme et emporte.

Les placards ont disparu du décor ; ils sont à ciel ouvert et pour figurer les portes qui claquent et les sonneries de porte, ce sont les comédiens qui les imitent avec de simples bruits de bouche et des gestes.

On pourrait craindre d’une mise en scène aussi « remuante », qu’elle prenne des airs de désordre. Il n’en est rien et tout l’art d’Anthony Magnier réside dans une maîtrise totale de sa mise en scène et de sa direction d’acteurs tous magnifiques.

Il faut aller applaudir  » Le fil à la patte  » au Théâtre 14.

Francis Dubois

Théâtre 14, 20 Avenue Marc Sangnier – 75 014 Paris.

Réservations (partenariat Réduc’snes tarifs réduits aux syndiqués Snes mais sur réservation impérative) 01 44 95 98 21 / www.theatredurondpoint.fr


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