Pablo, un vieil homme, reste reclus dans son appartement depuis la mort de sa femme survenue au cours d’un attentat qui s’est produit sous ses yeux.
Le bruit de l’explosion meurtrière poursuit le vieux veuf jusque dans son sommeil.
Le moyen que Pablo a trouvé pour meubler ses journées d’inaction, c’est de passer le plus clair de son temps à harceler au téléphone les personnes avec qui il a eu maille à partir dans le passé.
Jusqu’au jour où le fils d’une de ses « victimes » parvient à identifier et à localiser l’auteur des coups de fil insultants.
Pablo n’a qu’une personne sur laquelle il puisse compter, son fils Felipe qui est sa seule connexion avec le monde extérieur. Mais celui-ci, jeune trentenaire marié, père d’un bébé, traverse une mauvaise passe et rencontre de grosses difficultés dans sa vie professionnelle.
Ces personnages doivent-ils prendre au sérieux l’annonce d’une fin du monde imminente ?
« Chronique d’une vie » ne manque pas d’idées de scénario prometteuses : un vieux misanthrope qui s’est coupé du monde qu’il a sans doute confusément rendu responsable de la mort de sa femme et avec lequel il a des comptes à régler. Un jeune couple très « contemporain », lui concepteur de projets, elle toujours étudiante, confronté à des difficultés économiques qui finiront par mettre leur amour en péril.
Des personnages qui se débattent face aux maux du siècle, la solitude ou le manque d’argent et qui considèrent de loin l’annonce d’une fin du monde prochaine qui est peut-être à prendre au sérieux.
Mauricio Cuervo a choisi de traiter ses personnages et les situations de façon trop frontale de telle sorte que le récit est amputé de cette légère distanciation qui aurait apporté aux déroulements des événements cette touche de mystère qui manque indéniablement.
Il aurait fallu plus d’ambiguïté à cette menace de fin du monde qui aurait pu peser plus et ne pas rester à l’état de canular récurrent.
« Chronique d’une vie » flirte sans cesse avec le beau film que promettait le sujet de départ. Mais à chaque fois qu’il parvient à convaincre, une facilité de mise en scène fait barrage.
Il n’en demeure pas moins que le film se laisse voir et qu’on y trouve des moments très réussis et des personnages attachants.
Francis Dubois
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