Pour sauver l’homme qu’elle aime, condamné pour agissements subversifs, Mathilde, une professeure de lettres, favorise son évasion et se retrouve en prison pour complicité.

Alors que sa survie en milieu carcéral ne dépend que de lui, elle ne reçoit aucune nouvelle.

Lorsqu’elle apprend que dans sa fuite, son compagnon a causé la mort d’un homme et que de ce fait, la peine de deux années qu’elle s’apprêtait à purger risque pour cause de complicité, de s’alourdir considérablement, elle se retrouve doublement isolée.

Confrontée au quotidien à une extrême violence et à des injustices révoltantes, Mathilde deviendra-t-elle une taularde comme les autres ?

Cinéma : La taularde
Cinéma : La taularde

Les prisons de femmes ont de tout temps inspiré le cinéma et on est en mesure de se demander si tout n’a pas été dit sur le sujet et si un film de plus, aussi réussi soit-il, peut apporter un éclairage nouveau.

« La taularde « , malgré toutes ses qualités, prouve peut-être que non.

Car, si le film d’Audrey Estrougo bénéficie d’une solide mise en scène et d’une interprétation de premier ordre, il n’échappe pas à l’impression de déjà vu et aux incontournables clichés depuis la fouille au corps effectuée au moment de l’admission jusqu’aux dérives sexuelles des détenues en passant par la compagne de cellule violente et redoutable, la prisonnière vouée à l’enfant dont elle est séparée.

Peut-on retravailler pour le renouveler un personnage comme celui de la matonne qui fait appliquer la règle à la lettre non sans prendre un plaisir certain à l’exercice de son pouvoir poussé jusqu’au zèle.

Celui de la taularde intégrée au personnel de service afin de jouir d’assez de marge pour donner libre cours à des trafics rémunérateurs.

Aucun de ces personnages ne manque à l’appel et le fil narratif du récit – la taularde socialement décalée qui a du mal à trouver sa place au milieu des autres détenues appartenant pour la plupart au sous-prolétariat – ne constitue pas un support suffisant pour gommer le contour des archétypes.

La mise en scène, académique, est efficace et la distribution est solide avec à sa tête, une Sophie Marceau magistrale et dans les seconds rôles de formidables comédiennes comme Suzanne Clément ou Anne Le Ny.

« La taularde  » est un film qui se laisse voir d’autant plus qu’en arrière-plan du récit sont traités les problèmes de surpopulation et des trafics en sous-main qui se pratiquent et de la violence souvent née des conditions mêmes d’incarcération.

Francis Dubois


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