Hermia doit épouser Démétrius, selon le vœu du roi d’Athènes, mais elle aime Lysandre qui l’aime aussi. Helena, l’ancienne fiancée de Démétrius l’aime toujours et ne peut se résigner à son abandon. Hermia et Lysandre décident de s’enfuir à travers le bois proche de la ville. Helena le révèle à Démétrius. S’engage alors une poursuite où chacun cherche l’autre, dans une forêt peuplée d’elfes et de fées, sur lesquels règnent Titania et Obéron, eux-mêmes en plein conflit. Pour se venger de Titania et permettre à Helena de regagner le cœur de Démétrius, Obéron charge son fidèle lutin Puck d’utiliser les pouvoirs magiques d’une fleur sur Titania et Démétrius pendant leur sommeil. Mais tout ne se passera pas comme prévu !
La très bonne idée d’Antoine Herbez, le metteur en scène, a été de partir de la musique de Purcell, The fairy queen, dont le livret est tiré de la pièce de Shakespeare. Il a admirablement réussi le mélange théâtre, chant et danse caractéristique des semi-opéras. Enlevant les scènes de théâtre dans le théâtre avec les artisans, il a centré la pièce sur les jeux de l’amour. Passion, jalousie, peur de ne plus être aimé, tous les tourments amoureux s’enchaînent dans un monde féerique où les personnages ne sont plus sûrs de rien.
Á leur histoire la forêt offre son cadre plein de magie et de mystère. Sur scène des panneaux-miroirs pivotent créant un labyrinthe où se perdent les amants, tout comme leurs sentiments. Ils se poursuivent, disparaissent, on les voit, on ne voit plus que leur dos, on ne les voit plus, ils réapparaissent. Les éclairages créent l’atmosphère de cette nuit d’été où la magie va troubler les esprits que le léger brouillard matinal va ramener à la raison. Les costumes de Madeleine Lhopitalier sont une fête pour les yeux. Des couronnes aux robes, l’invention et la beauté sont remarquables. Quand Titania appelle ses fées et ses elfes pour jouer de la musique, apparaissent Papillon, avec ses ailes et son théorbe en main, Toile d’araignée avec sa robe arachnéenne et son violoncelle et enfin Graine de moutarde toute nimbée de fleurs avec son violon. Les instruments se laissent aller à la plainte de l’amour trahi ou s’animent pour la fête.
Les acteurs, qui sont aussi chanteurs et danseurs sont éblouissants. Ils passent avec fluidité de la parole au chant. Orianne Moretti, ancienne danseuse des Ballets Roland Petit et chanteuse lyrique allie grâce et malice dans le rôle de Titania. Maxime de Toledo, qui a chanté souvent à Broadway, est un Obéron magicien à la voix puissante. Francisco Gil, qui ajoute une carrière lyrique à sa carrière de comédien, campe un Puck malicieux et maladroit. Grâce à une formation en danse hip-hop, capoeira et gymnastique, les deux couples d’Athéniens (Ariane Brousse, Jules Doucet, Laetitia Ayrès et Ivan Herbez) se livrent à un combat époustouflant, garçon contre garçon, fille contre fille et filles contre garçons, qui arrachait des petits cris à mes voisins lycéens. Toutes ces voix nous entraînent dans un monde féerique où règnent la poésie et la fantaisie. Courez le partager avec eux, emmenez-y vos enfants, vos élèves, vos amis, vous ne le regretterez pas !
Micheline Rousselet
Mardi, vendredi, samedi à 20h30, mercredi, jeudi à 19h, matinée samedi à 16h
Théâtre 14
20 avenue Marc Sangnier, 75014 Paris
Réservations (partenariat Réduc’snes tarifs réduits aux syndiqués Snes mais sur réservation impérative) : 01 45 43 25 48
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