Aurélie n’est plus une toute jeune fille. Elle peut avoir la trentaine et sa vie semble être tracée selon une ligne qui ne lui réservera pas de surprises.

Elle est serveuse dans un hôtel-restaurant de village où sa gentillesse et son efficacité sont appréciées de tous. Elle vit tout près d’une mère aimante et attentive. Ses occupations, en dehors du restaurant, sont les réunions du club d’ornithologie local et ses moments auprès d’un vieux monsieur qu’elle accompagne avec tendresse dans les derniers moments de sa vie.

Discrète et fragile, Aurélie ne pouvait que se brûler les ailes à la flamme du grand amour qui surgit soudain dans sa vie sous les traits d’un voyageur de commerce, bel homme charmeur et trompeur qui lui aura permis, malgré la déception, de vivre les plus beaux moments de son existence….

Cinéma : Le chant du merle
Cinéma : Le chant du merle

« Le chant du merle  » est une belle et triste histoire d’amour à la fois désuète, pleine de charme, baignant dans une douceur de vivre un peu surannée ou qui aura bénéficié d’un sursis face aux exigences et aux fatalités de la vie moderne.

Le film de Frédéric Pelle ne manque pas de qualités.

C’est un récit sensible, ciselé, dont chaque personnage est dessiné avec soin et qui rend hommage à la vie villageoise dans ce qu’elle a d’inerte, de figé et de chaleureux.

Après avoir vu le film, on aura envie de vacances dans un hôtel restaurant de village où très vite, le client fait partie de la famille.

Est-il encore temps de rêver, de se laisser bercer par le charme des sous-bois, par la chanson cristalline d’un ruisseau, par les chants des oiseaux ?

Un retour aux sources est-il encore possible ?

Nos âmes ne sont-elles pas trop polluées pour croire que tant de simplicité est possible, que le film de Frédéric Pelle ne baigne pas dans un angélisme trompeur ?

On se laisse porter. On est heureux de voir sourire d’Aurélie lorsqu’elle reconnait au volant de la camionnette blanche tant attendue, cet amoureux en qui elle croit aveuglément, incapable d’imaginer qu’il puisse être trompeur.

Le film de Frédéric Pelle est porté par la présence dans tous les plans d’Adélaïde Leroux qui prête à Aurélie, sa délicatesse, sa fragilité et cette détermination qui lui fera vivre jusqu’au bout et au-delà, cette passion qu’elle aurait sans doute dû vivre des années plus tôt.

Les comédiens qui l’entourent : Nicolas Abraham dans le rôle tout en nuances de François son amant, Myriam Boyer qui joue la mère ou Patrick d’Assunçao qu’on avait remarqué dans « L’inconnu du lac » sont parfaits.

Ils sont accompagnés par des amateurs qui prennent à cœur leur partition.

La photographie est belle…

Autant de qualités qui permettent de passer, à écouter ce chant du merle, un agréable moment…

Francis Dubois


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