Un trio ? Un trombone, Gueorgui Kornazov, une trompette, Geoffroy Tamisier et une guitare pour lier le tout, tout en s’opposant aux deux autres, Manu Codjia pour une musique faite de nostalgie et de mélancolie slave en référence à la fois aux grands compositeurs français – Ravel particulièrement – et de l’Europe de l’Est, Stravinski et Bartók, tout en conservant un peu de la pulsation du jazz. Une musique qui fait penser à la fois aux sonnets de Shakespeare mâtiné de Pouchkine et de Maïakovski pour exprimer une sorte de mal être dû à l’exil extérieur et intérieur, un sentiment de mise à l’écart, une difficulté de trouver sa place dans cette société. Soudain, le rire sait triompher en emportant toute cette mélancolie pour donner place à la vie et à ses bonheurs, aux retrouvailles de vieux amis qui ont voyage, un temps, ensemble et savent qu’ils devront se séparer. « Le gris du vent » est un titre qui pourrait servir d’exergue au monde d’aujourd’hui. Ce gris qui tend à devenir la couleur dominante et quand le vent est au gris…

Jazz : le gris du vent
Jazz : le gris du vent

Les amours perdues ne sont pas absentes comme il se doit ni la saveur particulière de ces musiques de l’Europe de l’Est qui ne se laissent pas oublier. Un mélange étrange qui sait parler de nos émotions. Il manque parfois de cet allant que le jazz procure comme si ce trio s’était refusé cette porte de sortie.

Une musique enregistrée en 2007 fait l’objet d’une auto production.

Nicolas Béniès.

« Le gris du vent », Gueorgui Kornazov, Manu Codjia, Geoffroy Tamisier, contact kornazov@free.fr


Bienvenue sur le blog Culture du SNES-FSU.

Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.

Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu