« Personne ne le saura » est un titre bien choisi pour une intrigue qui repose sur la « drogue du viol », ce composé chimique qui tue toute volonté et noie dans l’oubli les traces de ce crime. La personne qui a fait l’objet de cette agression ne s’en souvient pas. C’est le trou noir. Comment convaincre la police de la réalité du viol ?
Brigitte Gauthier raconte cette plongée dans le noir de la mémoire. Son héroïne, Anna meurt pendant le temps de l’effet de la drogue, là trois heures. L’auteure veut nous amener au cœur de cet enfer pour essayer de retrouver le fil de l’eau de la vie. Une histoire aussi de vengeance d’une femme meurtrie, trompée par son ami et victime d’un prédateur plein de la bonne conscience du mâle incapable d’être dominateur.
Pour des raisons que je n’arrive pas à démêler, c’est le lecteur qui se noie dans les détails. L’écriture n’arrive ni à susciter l’empathie ni avoir le style d’une rapport froid sur les faits. Seule la volonté de cette femme, Anna, arrive à obliger à tourner les pages. La préparation de son retour dans le monde des vivants est bien vu. Il faut accepter, pour s’en rendre compte, d’arriver à la fin.
Nicolas Béniès.
« Personne ne le saura », Brigitte Gauthier, Série Noire/Gallimard.
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